Speed Run & Généalogie

Une petite définition dans un premier temps : le terme de Speed Run s’applique généralement aux générations de gamers (les joueurs frénétiques, pas ceux qui prennent leur temps). Le but étant de finir le plus vite possible le jeu sur lequel on est, ou atteindre le plus rapidement possible une certaine étape.

Aujourd’hui je vois plein de personnes qui débutent leur généalogie et qui n’ont pour but que de trouver une personne célèbre dans leurs ascendants. Ou alors remonter rapidement le plus haut possible…

Pour celles et ceux qui veulent remonter aux Pharaons, il existe une ascendance probable de Charlemagne vers Sethi, pharaon d’Egypte. Il vous faudra juste remonter à Charlemagne et trouver ladite généalogie proposée par Christian Settipani.

Image de Bip Bip, le speed runner par excellence

Lorsque vous expliquez que vous faites de la généalogie, la question la plus fréquemment posée n’est elle pas : “Jusqu’où es tu remonté dans ton arbre ?”
Alors que plus de 9 français sur 10 sont intéressés par la généalogie, je trouve que cette question résume parfaitement mon sentiment : il faut se raccrocher aux branches les plus hautes.

Je suis tombé dedans (et c’est pas de la potion magique)

Lorsque j’ai commencé mes recherches, des personnes généreuses m’ont fourni sur un plateau un maximum d’informations. Ce qui m’a permis de remonter ma généalogie aux Ducs de Normandie et, par conséquence, aux Vikings.

Bien sur les premières générations sont justes, j’ai pris le temps de les vérifier un maximum, mais quid au delà?
C’est génial d’avoir ces éléments, mais avec le recul je trouve que l’on passe à côté de nombreuses choses.

Remonter rapidement les ancêtres, sans prendre le temps de les connaitre : aujourd’hui, et j’en parlais encore il y a peu avec mon père, je pense que faire sa généalogie de la sorte est l’une des pires erreurs à faire.

Le speed run : trop vite, trop loin, trop tôt

Débuter sa généalogie en se servant des sites internet (Filae, Geneanet et consorts) offre la facilité de collecter quantité d’informations facilement. Ces informations que l’on note, que l’on agrège et que l’on ne vérifie pas toujours forcément.

Et puis on trouve une autre source, et en quelques jours on s’est fait une généalogie rapidement, nous raccrochant généralement à une ou plusieurs personnes célèbres. Et dès que l’on ne peut plus avancer, on considère que l’on a fini, que ce n’est pas possible de trouver autre chose de plus.

Mais qu’avons nous gagné ainsi? Une liste de données concernant les ancêtres, pas toujours les bons, sans que l’on sache quoi que ce soit de plus sur leur environnement ou leurs familles.

Quel intérêt à faire ce speed run?

A quoi cela peut il servir sinon répondre au besoin de notre société actuelle où il faut tout obtenir au plus vite?

On parle ainsi d’ancêtres que nous ne pouvons remettre dans leur environnement. Il est d’ailleurs difficile de les suivre à la trace dans certains cas et encore plus compliqué de comprendre leurs choix.

La précision est essentielle pour éviter les erreurs et les conclusions incorrectes. Vérifier minutieusement chaque information concernant chacun de ses ancêtres est la base.

Documenter au maximum les parcours nécessite de noter toutes informations de toutes sources, et celles ci sont nombreuses (les registres paroissiaux, les recensements, les actes de naissance, de mariage et de décès, les testaments, etc.) afin d’établir les preuves pour chaque lien générationnel.

Prendre le temps de rassembler ces documents est crucial

L’élargissement de l’arbre nécessite de ne pas se précipiter pour remonter les générations, car cela pourrait conduire à négliger des branches importantes. La recherche approfondie permet de découvrir des ancêtres intéressants et des histoires familiales riches.

En outre, la compréhension de l’histoire de nos ancêtres est facilitée en prenant le temps d’étudier leur vie, ce qui peut rendre la recherche plus gratifiante et enrichissante.

Quand je vois que certains arrêtent car ils bloquent sur un passage, soit par manque d’information, soit par manque de connaissances. Quelle erreur !

La patience est un atout indispensable, car la recherche généalogique est un processus qui peut prendre du temps, avec des périodes d’impasse ou de difficultés à trouver des documents.

Aujourd’hui : des regrets, mais surtout l’envie d’aller plus loin

Mon plus grand regret est de n’avoir commencé les recherches comme je les fait aujourd’hui : méticuleusement, en reconstituant les familles, les parcours.

Mais aussi en interrogeant les anciens, ceux qui sont malheureusement aujourd’hui disparus. Ces grand-parents issus de familles plus ou moins nombreuses qui avaient la mémoire familiale. Ces cousins éloignés qui avaient peut être des informations sur certaines branches aujourd’hui lacunaires.

Et puis enfin l’exploitation de listes ou documents dont je n’avais pas connaissance aujourd’hui. J’aurais tellement souhaité évoquer avec mon oncle le parcours de son grand père, ou avec ma grand mère le parcours de son oncle pendant la Grande Guerre.

Fini le speed run pour moi, et ce depuis maintenant quelques années. Mais vivement la retraite alors pour pouvoir tout chercher, trier, exploiter, annoter, retranscrire….


Franck

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